« T’as la decklist ? »

Mes chers amis, l’heure est grave. Aujourd’hui je veux vous parler d’un soucis de premier ordre dans le monde. Bon, j’y vais sans doute un peu fort. Mais force est de constater une chose dans Hearthstone, on ne joue pas pour s’amuser, mais pour gagner.

L’article, ça fait longtemps que je l’avais en tête. Je voulais du temps ; pour sortir un contenu propre et digne de son titre, ô combien évocateur. Je ne ferai pas vraiment de « titres » pour scinder des chapitres, mais je vous parlerai au fil des lignes de tous les sujets en relation que j’ai en tête.

« Decklist plz »

Dans Hearthstone, comme je le disais plus haut on joue pour gagner. C’est un jeu de cartes, ça aussi vous le savez normalement. Par conséquent, il n’est pas très difficile de copier une liste cartes pour cartes et la jouer. Et c’est là que le sujet difficile entre en jeu.

Les decklists d’un joueur pro à l’autre varient selon leur style de jeu. J’ai trouvé la preuve ici et j’ai décidé de vous montrer deux decklists d’une même classe ; pour le même tournoi à savoir « Kinguin For Charity Winter edition 2015 ». A gauche la decklist de Savjz et à droite la decklist de Kolento…

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Pour un même évenement on constate bien que les decklists jouent avec le combo Force de la Nature/Rugissement, avec un aspect plus orienté « token » pour Savjz avec les rampantes. De l’autre côté ; Kolento n’offre pas de cible à un BGH ; c’est plutôt bien joué de sa part. J’aime bien l’idée de « s’il y a une cible à BGH ; autant en mettre deux, sinon ne pas en mettre ».

Au délà des simples différences de cartes d’un joueur à l’autre, il y a certaines decklists qu’avec toute la bonne volonté du monde on ne « saura » pas jouer ; car on n’a pas les mêmes réflexions et pensées qu’eux en jouant le deck. Certaines decklists seront bien plus abordables en copie trait pour trait car moins sujettes à des choix personnels qui pourraient « punir » notre style de jeu. L’autre phénomène de la copie sans réfléchir, c’est que vous offrez à l’adversaire en face de vous un avantage considérable. Il est au courant de ce que vous risquez de jouer car vous jouez à 100% dans la méta. Il connait votre decklist sur le bout des doigts, n’hésitera pas à jeter son BGH par dessus bord si vous jouez paladin murloc. Mais imaginez un paladin murloc avec ragnaros? L’adversaire n’aurait tout simplement plus de removal pour le gérer (peut-etre?). J’ai un peu de mal à mettre les mots sur ce que je ressens, mais je vais tâcher de prendre un exemple simple.

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Le maaaage tempo ; pew pew !

Je joue mage tempo depuis plus de 6 mois maintenant… Pour être exacte, je le jouais déjà avant que les Américains emmènent les decklists à la Road to Blizzcon NA (North America). Je pense notamment à la liste d’Hotform et la liste « Mage Casino » de JAB (avec bling-o-tron et grande croisée). Puis plus récemment, sur les saisons de décembre 2015 et janvier 2016 ; une decklist « mage tempo » ayant permis à un top joueur d’atteindre en premier le rang légende, elle s’est vu énormément copiée et jouée. La version contenait un Ragnaros. C’est assez marrant à jouer, et moi-même jouant la version depuis longtemps avait « cut » une carte classique pour mettre un petit Ragna. Effet de surprise garanti en ladder. L’effet de surprise ; c’est bien de ça dont je veux parler.

Attention, je n’ai pas la prétention de dire que les decklists que je créée sont du niveau de celles des joueurs professionnel ; je dis juste qu’il faut savoir apporter une ou deux cartes qui feront la différence par rapport à une decklist que votre adversaire connaitrait « par coeur » …

Un autre exemple aussi me revient, pour le classement de fin de saison de Janvier, j’ai vu Un33D try-hard avec un démoniste zoo. Une decklist actuellement très correcte dans la méta. Cependant, pour « faciliter » ses parties et surtout augmenter son taux de parties gagnées (winrates pour les fan des anglicismes), Un33D a utilisé un Leeroy Jenkins. Et il le disait lui même en live ; personne ne « joue autour » d’un Leeroy + Puissance accablante. Si l’on pousse le raisonnement à l’extrême ; un deck Reno n’utilisera pas son Reno s’il compte qu’il est hors de portée d’un Garde funeste et d’une puissance accablante (en imaginant des créas sur le board) ; et Leeroy ayant un point d’attaque en plus ; ça risque de tourner au drame pour l’adversaire en question.

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Cet article a juste pour but de vous inviter à jouer de manière plus variée ; pour que la meta puisse évoluer juste ce qu’il faut pour être toujours intéressante. Selon moi ; copier une liste à 100% c’est accélérer la lassitude dans le jeu.

Si vous avez des bottes secrètes, seriez vous prêts à les dévoiler en commentaire? 🙂

N’hésitez pas à me faire un retour, ça fait toujours vraiment vraiment plaisir <3.

10 commentaires

    1. Ahah ouais la Kezan est sympa. Dommage qu’elle disparaisse avec l’arrivée du standard. Par contre, une nouvelle carte « mangeuse de secret » va faire son apparition et risque de faire des dégâts à mon avis 🙂 !

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  1. Ma carte bizarre du moment ? Non, mais si je te la dis, il n’y a plus d’effet de surprise ! Et du coup l’adversaire ne pourra pas éclater de rire en la voyant, ne sera pas déconcentré, et gagnera. Bon ok, comme je ne joue plus le deck, je peux la dévoiler : Eadric le pur ;).

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  2. Salut Khanapay,

    Super article et j’approuve à 200% toutes tes réflexions.
    Pour ma part, ayant un petit niveau, j’aime jouer certaines cartes et donc adapter les decks connus avec.
    Par exemple, je joue chasseur mid avec la hyène (parce que j’adore les hyènes 🙂 ) et ça en surprend plus d’un quand tu la joues avec un lâcher des chiens ou après un piège à serpent. Bien sur, je ne dis pas que c’est plus optimisé, mais je m’amuse avec ça et surtout j’ai le réflexe d’y penser alors que sur d’autre deck archi connu, je ne maîtriserais pas les mécaniques. typiquement ce **** de deck chaman SMORC que je n’arrive pas à jouer (alors qu’il est réputé très simple) … quand ça veut pas , ça veut pas !
    Un autre exemple avec la Paltress dans mon amour de deck de Pretre Dragon : il est pas forcement OP et pas en synergie avec le reste, mais je l’aime bien, alors je le joue.

    Et un autre exemple (un dernier, promis) avec le Voleur : je ne sais pas le jouer, même après avoir lu plusieurs articles dessus, regardé des vidéos et récupérer ces fameuses deck list : ces mécaniques ne rentrent pas dans mon petit cerveau.

    Cependant, ces « deck plz » sont intéressants aussi pour comprendre la méta et apprendre à les jouer, pour mettre un pied à l’étrier, et voir ce que les pros ont apprit pendant que toi, misérable joueur lambda, tu dois bosser sur des fichiers xls !

    Enfin, je ne peux qu’approuver le com de Durundal sur cette pression du ladder : Perso je me mets la pression pour arriver rang 10 avec des decks à la con (bouuuuuuuuuuuuh je joue Pala Secret) pour gagner un coffre digne de ce nom, et après je prend mes decks favoris pour vraiment avoir du fun.

    Bref, voici ma maigre contribution à ton excellente réflexion !

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  3. Point de vue toujours très pertinent. Si je peux me permettre 😉
    Quelques commentaires qui n’engagent que moi
    – La pression de « rentabiliser » chaque games pour monter en ladder n’incite pas à faire de la R&D pour customizer ses decks. Pas le temps. « Il me faut absolument un top winrate ». Et tous les jours, tombent de nouvelles decklist toujours plus OP. Pourquoi chercher de son côté ? (Je trouve ça dommage mais je comprends)
    – Cette pression de la performance ne concerne pas tout le monde mais va de pair avec la « professionnalisation » des joueurs (et joueuses).
    – Conséquence (?) : j’ai l’impression qu’il est de plus en plus difficile de progresser en ladder (en classement, j’entends) car tout le monde dispose désormais des top cartes et donc de decks ultra rodés (plus ou moins bien joués d’ailleurs comme tu le soulignes très justement) et que la différence en fin de saison se fait bcp sur le temps passé et sur la qualité des sorties dans les games clés (séries de win)
    – Et d’ailleurs même en partie non classées, le niveau est parfois déroutant (les 2 extrêmes)
    – Je réagis rarement aux posts mais je me retrouve tout à fait dans cette volonté d’adapter un peu à la marge les deck list de référence. A mon petit niveau, je me permets parfois un peu de fantaisie pour placer une carte que j’aime bien ou qui peut emporter la game par surprise. Les bras de fer (et les random cards) ont cet intérêt de te mettre en main une légendaire inconnue qui peut tenir ce rôle en ladder, parfois :-))
    Bref, je pense que la fraicheur d’un jeu comme HS est une chance et qu’elle passe justement par la capacité à surprendre et donc à se faire plaisir autant dans la manière que dans la victoire (après quand on peut gagner, on gagne, hein). Sinon, tu prends un robot et tu faces toute la journée…
    Bon, je vois le pavé… o_O. je stoppe là. A suivre à l’okaz. Merci pour ta bonne humeur.

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    1. WAW. Merci beaucoup pour ta réflexion qui complète bien la lignée de l’article. J’y vois un problème récurrent que je n’osais pas attaquer (c’est une grosse montagne) mais le ladder et la « pression sociale » si je peux parler ainsi qu’il excerce, pousse en effet le joueur à jouer méta et opti ; quitte à ne pas « se retrouver » au niveau du style dans le deck qu’il joue.

      Merci beaucoup pour ton commentaire, il est super intéressant et me motive à prolonger ma réflexion sur d’autres sujets 🙂

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      1. « Pression sociale » est exactement le terme. Si je te dis que je suis rang 16 ou rang 5, pas le même statut dans les yeux des autres. Et pourtant ça ne veut pas dire la même chose si je joue 3h par jour ou 5h par semaine ou que je fais que de l’arène. Au final, c’est comme dans plein de domaines, il faut voir le ranking « élite » comme une sorte de reflet du travail fourni (tu l’expliques bien dans ton article sur ton passage légende) du temps passé, des progrès de jeu seul ou coaché(s)… , et pas que du talent. En tout cas, c’est pas un labo de tests (sauf pour les streamers 24/7 qui n’ont un peu que ça à faire.. enfin… c’est leur métier, quoi… en même temps. :-). D’ailleurs, je trouve très intéressant les « people » HS (pas négatif pour moi, attention) qui communique le temps passé ou le nombre de games total dont ils ont eu besoin pour passer légende. La saison dernière, j’ai fini rang 12 avec 59% de wins. Je trouve ça pas déconnant. Là, j’ai changé de deck (d’un mage méca/voleur agonie, je passe au zoo) et j’ai pris max de tôles… :’-) du coup, pause pour qq jours pour recharger la motiv’ mais dur de faire mieux en 2 semaines… (j’en profite pour lire sur le sujet, et c’est rafraichissant 😉 .A suivre.

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  4. Très bon article et j’abonde dans ton sens !!

    Il est très important dans ce type de jeu d’être un poil « innovant » ou « original » et de pousser la réflexion.
    De plus, un parfait copier/coller reste prévisible même si il assure un bon winrate… C’est même parfois frustrant de jouer et de se dire : bon T1 il fait ça, T2 ça donc il joue tel ou tel deck et limite tu peux dérouler la partie en avance.

    J’adore play contre des joueurs qui sortent des sentiers battus ou qui transforme quelque peu un deck pour le rendre « moins prévisible », ça met un peu de « piquant » au jeu. Perso, c’est ce que j’essaie de faire le plus souvent ou sinon play un deck que l’on voit peu voir très peu…

    Aimé par 1 personne

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